La Cohorte des Brumes
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 [BG] Morterune

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Morterune

Morterune


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Date d'inscription : 25/05/2010

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MessageSujet: [BG] Morterune   [BG] Morterune EmptyJeu 27 Mai - 15:12

Le silence.

Ce silence si particulier précédant le début d’une bataille. Le temps arrêté un instant, une éternité, permettant aux combattants de se concentrer.

Elle frappa deux fois le sol de son épée.

Elle commençait chaque combat ainsi, par ce rituel. Elle ne saurait dire pourquoi, certains y auraient vu bien des choses. Elle restait un être simple, ayant juste besoin de ce geste pour se porter chance.

Elle affermit sa prise sur la lanière du bouclier et attendit, regardant face à elle, enfin prête, sentant l’exaltation de la bataille l’envahir.

Elle était une guerrière.

Elle ne vivait que pour et par les armes, les maniant et les forgeant aussi avec passion et amour, heure après heure, jour après jour. L’armure qu’elle portait en cette heure lui avait été imposée par son ordre militaire. Mais elle aurait été tout aussi capable de créer la même.
Le son d’une corne. Le hurlement des deux armées.

Elle aussi hurlait. Un cri fort, puissant, son cri de guerre « SANGVAILLANT ! Passe et détruis ! ». Un cri que ses ancêtres avaient clamé, tour à tour, écumant les plus grands champs de bataille, versant leur sang pour leur royaume et leur roi. Un sang vaillant, de l’aveu d’un roi, qui leur avait valu ce titre et ces terres, cette petite baronnie enclavée sur son île dans la Forêt des Pins argentés, aujourd’hui brisée, ravagée, disparue de la surface d’Azeroth par la déferlante de ses ennemis. Une destruction qui avait cultivé l’esprit de revanche familial, qui lui avait enferré cette haine au cœur.

Un sens de l’honneur, un code strict et une discipline de fer, imposés dès sa jeune enfance, avaient fait d’elle un combattant droit et fier. Pour elle, obéissance et hiérarchie étaient une seconde nature. L’adhésion à ces principes la faisait passer pour un être sans âme, ultra conservateur, incapable en apparence d’avoir sa propre opinion. Ses pires détracteurs la traitaient de « simplette », tournant en dérision sa capacité à obéir sans rechigner. Entre l’entraînement et la forge, elle n’avait pas de temps à perdre avec les âneries induites par des contingences sociales.

Avec le recul, peut-être aurait-elle dû y faire plus attention. . Elle avait cette culture du combat qui lui avait rarement fait commettre des erreurs stratégiques, mais ô combien avaient été nombreuses ses erreurs humaines ! Si elle avait daigné s’attarder un peu plus sur les gens, cela lui aurait sans doute permis d’élucider le mystère des yeux bleus de ce jeune capitaine qui avait le don de se placer toujours près d’elle au plus fort des combats…

***

Le bruit.

La terre se mit à trembler, les deux armées se ruant à la rencontre l’une de l’autre.
Les armes frappées contre les boucliers par les forces de réserve et les cris d’encouragement.
Le choc enfin. Effroyable, d’une violence innommable. L’odeur du sang, de la fumée, le hennissement des chevaux blessés et agonisants. Elle avait abandonné son bouclier, explosé lors du premier choc, au profit d’une deuxième arme.

Elle chargea, tranchant au hasard, tourbillonnant telle une danseuse macabre, faisant voler lambeaux de chair et membres. De la piétaille, du menu fretin, des adversaires indignes, incompétents. Elle cherchait au cœur de la bataille, un adversaire à sa mesure.

Et soudain, elle le vit !

Un Chevalier de la Mort, heaume vissé ne laissant entrevoir que deux yeux rayonnant d’un bleu malsain, une gigantesque épée ornée de runes de glace, avait réussi une percée jusqu’aux mages de combat. Il avait réduit en charpie l’unité de fantassins chargée de les protéger et semait chaos et destruction dans le rang des lanceurs de sort, trop peu résistants face à ses coups formidables.

Essoufflée, elle se livra à son rituel.

Bonk, bonk. Toujours l’épée, Toujours deux fois.

Comme au début de chaque combat, son cœur battait la chamade,. La rage montait en elle, lui faisait tout oublier, mis à part cette silhouette.

Détruire. Abattre son ennemi. Etre fort, être puissant, être impitoyable.

Vigilant, le Chevalier de la Mort se retourna, la fixant au travers de son casque. Elle tendit la pointe de son épée à deux mains vers lui en un geste de défi, puis la planta devant elle en terre, priant rapidement la Lumière de la protéger. Son écuyer - par ses ancêtres, toujours vivant ! - lui tendit sur un de ses gestes une masse et un bouclier aux reflets gris miroitants.
Pour ce combat,il lui faudrait être endurante, solide. Les Chevaliers de la mort étaient des combattants redoutables, alliant rapidité, sorts de givre et puissance de dégâts.

Prenant l’initiative, elle chargea, percutant son adversaire d’un violent coup de bouclier et le laissant hébété et hagard. Profitant de ce répit pour s’abriter derrière son pavois, elle lui assena un coup dévastateur, prenant l’avantage. Mais la riposte ne tarda pas.

Le Chevalier projeta sur elle un toucher de glace, le froid mordant cruellement ses chairs et freinant sa vitesse. Elle grelottait et transpirait en même temps, fiévreuse soudain.

Elle riposta de sa masse, visant la tête mais ne parvint qu’à lui donner un coup à l’épaule.
Il se fendit, garde basse, et la frappa vicieusement au genou, pour la faire ployer sous le poids de son armure Elle perdit l’équilibre alors que sa peau se mettait à brûler, les aisselles, la gorge et les aines soudain douloureuses. Elle sut à ce moment, qu’infectée par les maladies que véhiculaient le Fléau, elle n’avait que peu de chance de survivre, même si elle sortait victorieuse de l’affrontement.

Elle s’entêtait néanmoins, se servant de toutes ses ressources, bouclier, arme, pieds, poings pour faire reculer son adversaire, ne lui laisser aucun répit, aucune chance d’exécuter ses techniques de combat et de funeste magie.

Elle guettait chaque ouverture, chaque petite erreur chez ce combattant aussi aguerri qu’elle, force était de le reconnaître. Elle fronçait les sourcils, déterminée, concentrée, précise, son esprit calculant à la fraction de seconde l’action suivante ; parade, attaque, esquive, défense, botte, mêlée, bagarre.

Son ennemi tournait autour d’elle, échappant de plus en plus à ses attaques, cherchant à la déstabiliser. Elle commençait à fatiguer, ne restant qu’un être humain. Son bras devenait plus lourd, plus lent. Son armure lui pesait de plus en plus alors que les maladies l’affaiblissaient et l’amoindrissaient davantage.

Lui semblait n’éprouver aucune fatigue.

Alors que le Chevalier commençait à incanter, elle tenta le tout pour le tout, lançant sa masse.
L’incantation fut brisée. Elle s’apprêtait à lui bondir dessus, pieds et poings en avant, quand sur un mot étrange de pouvoir du Chevalier, des chaînes de glace émergèrent du sol enneigé, la stoppant net dans son élan.

L’épée runique se leva. Elle sut que c’était la fin et elle tendit sa nuque, afin qu’il lui donne la mort d’un guerrier.

***

Le noir.

La puanteur, une odeur de moisi.

« Tu te rrréveilles enfin, ma soeurrr », cria une voix nasillarde, « un jourrr de plus et tu finissais au charrrnier… »

Dans sa tête, le noir aussi. Qui était-elle ? Elle ouvrit les yeux pour localiser où elle se trouvait : une crypte apparemment. Au-dessus d’elle, une créature de cauchemar, la mâchoire retenue par des broches de fer, les articulations laissées découvertes par sa robe, la regardait d’un œil vitreux.

« Sombrrrejourrr, Rrréprrrouvée. Allez debout, on a déjà perrrdu assez de temps comme ça. En rrroute ! »

Elle commença à monter les marches, se retournant pour l’attendre, tapant d’un pied…décomposé…impatient.

Elle se leva, cherchant des yeux son écuyer et son arme.

Le monstre leva ses yeux globuleux au ciel. « Et bien ! Le Maîtrrre déteste qu’on le fasse attendrrre ! Du nerrrf ! Urrrgh…Urrrgh…Urrrgh…. ». Elle se gratta la tête, arrachant une mèche de cheveux filasse au passage. « Au fait t’as un nom ? »

Avait-elle un nom ? Ce noir dans sa tête, tout ce noir… Elle ne répondait pas, absorbée dans la recherche de ses souvenirs.

« Je prrrends ça pourrr un non. Alorrrs voyons… ». Le cadavre ambulant lui jeta un regard peu amène. « Non… Mmmhhh… AH ! J’ai trrrouvé ! Morrrrterrrune, on t’appellerrra Morrrterrrune. "

Elle répéta doucement « Morterune, Morterune. », se tapant le torse de son poing.
L’autre secoua son espèce de mandibule, agacée. « Dépêches-toi, bêtasse ! Le Fléau n’attend pas ! ».

Elle se dirigea vers les escaliers.

« Morterune. Morterune. Serviteur du Fléau. »
***

Ils ont dit à Morterune de trouver sa voie et de s’entraîner. Ils lui ont dit qu’elle était une guerrière et qu’elle devait de nouveau apprendre à se battre. Morterune cherche son arme et son écuyer sans savoir ce que ceci signifie. Parfois elle s’arrête au milieu d’un combat pour faire des gestes vers l’arrière, comme des signaux vers quelqu’un ne s’y trouvant pas.

Alors Morterune s’est entraîné, longtemps. Elle a frappé de son épée à deux mains toutes sortes de choses avec pour seul objectif de les détruire parce qu’ils lui ont demandé.

Ils lui ont dit : « Ton chef va venir ».

Morterune se dégoûte d’avance de cette entrevue et elle s’entraîne encore plus fort pour impressionner ce chef de guerre. Parce qu’elle sait qu’elle doit le suivre, parce qu’elle sait que quelqu’un la regarde et la surveille en permanence. Cette volonté est celle du Maître, le seul Vrai Roi, celui qui détruira les Vivants. Ils ont appelée Morterune Serviteur du Fléau et cela lui paraît normal. Les Autres l’appellent Réprouvée et lui parlent avec dévotion de la Reine Banshee, mais Morterune sait bien que ce n’est pas elle le Maître. Elle ne sait pas comment, mais elle le sait.

Elle fait semblant de les écouter et dit : « Oui, bien sûr ». Elle fait ce qu’ils lui demandent parce qu’ils lui donnent de l’argent en échange. Et Morterune sait qu’elle a besoin d’argent. L’autre jour à la forge, elle a pris un marteau des mains du maréchal ferrant et a commencé à activer le soufflet et à vouloir fondre du métal.

Morterune a découvert qu’elle savait forger et elle va avoir besoin de monnaie pour acheter du métal. Elle a besoin d’une nouvelle arme, d’une nouvelle armure. Elle doit couvrir ses os de métal pour se protéger, elle doit brandir une arme et un bouclier, et même deux armes pour détruire.

Morterune est une morte qui marche. Elle voit ses os qui transpercent ses bras et ses jambes. La nourriture a un goût de cendre dans sa bouche et elle préfère dévorer les chairs mortes de ses ennemis pour se sustenter. Morterune souffre beaucoup. Elle a croisé des vivants et elle envie leurs chairs chaudes, entières, leur visage rose et leurs os confortablement recouverts de peau.

Les courants d’air gèlent son corps, la pluie fait grincer ses vieilles articulations. Les Vivants la regardent en plissant le nez et s’écartent rapidement sur son passage. Mais Morterune n’a pas perdu sa vivacité, sa précision, son endurance ; bien au contraire ! C’est comme un souffle nouveau qui l’anime, une volonté de fer qui la rend infatigable, endurante. Elle se surprend à sauter plus haut, plus fort, plus longtemps.

Le chef va venir et alors tout ira bien. Morterune portera la guerre de nouveau chez les Vivants. Elle les abattra les uns après les autres, elle mènera ses troupes au combat, aboyant les ordres, brandissant ses armes.

Elle est morte pour cela.

Elle a survécu pour cela.

Maintenant elle attend le Chef.

Et ensuite, elle retournera se battre.

(à suivre...)
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