[Recit] La couronne de glace

Le soleil déclinait sur les contrées désolées de la Couronne de Glace. Une elfe de sang se tenait là, au milieu de la neige, ses longs cheveux rougeoyants soufflés par des bourrasques glaciales . Elle ne semblait pas gênée par le froid, restant immobile face à la fureur des éléments, observant les vastes étendues gelées face à elle.

« Tu attends le dégel ? »

La voix aiguë et rugueuse du petit diablotin avait percé le remous assourdissant du vent. Il se tenait à quelques pas de l'elfe, luttant manifestement pour ne pas être emporté par une rafale.

« La nuit va tomber, je cherche un endroit où l'on pourra faire halte. »

La voix suave de la démoniste trahissait une certaine appréhension. L'idée même de s'arrêter dans ces terres gelées ne la rassurait pas. Non pas le froid, mais le fléau. Son regard se porta vers les restes d'un arbre mort, scintillant d'une lueur verte prononcée, manifestant la fameuse Soif de la jeune femme.

« Là-bas, nous devrions pouvoir nous reposer près de cette souche. », dit elle.

Le diablotin marmonna doucement des paroles en démoniaque, puis le curieux couple commença sa marche jusqu'à la souche. L'elfe s'enveloppa dans sa cape puis s'assit dans la neige, le dos contre l'arbre. Le diablotin se faufila dans la cape et se blottit contre la poitrine de sa maitresse.


«Tu es vraiment obligé de m'écraser le sein ?
-Bah écoute, t'as que la peau sur les os, c'est le seul endroit confortable.
-...
-Quoi ?
-Non rien, juste que j'ai eu l'impression d'entendre mon ex dans une tentative ridicule de drague...»

Une moue se dessina sur son visage, comme un rictus de dégoût à l'idée même de cette pensée. Le diablotin ricana puis reprit :

«Et t'avais vraiment besoin de m'amener ici, hein ?
-Je ne t'ai jamais demandé de venir.
-Mais bien sûr, pimbêche. C'est pas dans mes intérêts que tu t'fasse refroidir, tu vois ? Et ici, c'est pas c'qui manque les moyens de te r'froidir !
-Parce que tu penses que tu changerais quelque chose ?
-Hey m'sous-estime pas ! Je suis le Grand Ruptai !
-Grand ? Venant de quelqu'un qui arrive pas à la hauteur de mes fesses...
-Mais arrêtes de penser que tout le monde se soucie de tes fesses !
-... Tu devrais faire attention à ce que tu dis, quand même.»

L'elfe laissa couler les remarques peu flatteuses de son diablotin. Elle avait pris l'habitude, à la longue, et quelque part, le curieux couple prenait un certain plaisir à manier la verve l'un et l'autre pour s'insulter. Elle ferma les yeux, s'appuyant contre la souche avant de sombrer dans un sommeil confiant. Ici, le Fléau ne la verrait pas.

Elle rouvrit les yeux au matin, un cocon de neige s'étant formé sur sa cape. La magie qui brulait intérieurement en elle lui avait évité de finir congelée. Elle se releva, secoua sa couverture de fortune, faisant tomber par la même le diablotin qui somnolait puis déplissa ses vêtements.

«Rhaaaa ! Tu peux pas faire un peu attention, y'a des gens qui dorment !
-Je ne suis pas un coussin chauffant.
-Ouais, c'est sur, y'a plus confortable. J'me rappelle de ma précédente maitresse, une humaine de Lordaeron, c'était autre chose !
-Qu'est-ce que tu insinues ?
-Qu'elle était mieux lotie que toi.
-... »

Un silence de quelques secondes s'établit, puis l'elfe de sang reprit :

«Tu ne perds pas de temps pour être désagréable...
-Tu crois que j'prends des pauses ? »

Elle leva les yeux au ciel un instant puis commença à marcher dans le neige, en direction de la montagne. Les deux compères avaient beau se détester cordialement, une certaine complicité étaient née entre les deux, et il s'agissait d'un jeu de joute verbale que l'un et l'autre trouvaient divertissant.

«Bon sinon, tu t'es décidée à m'expliquer ce qu'on fiche ici ?
-On va chez les vrykules, dans leur mine de saronite.
-Qu'est-ce que tu veux aller ficher là-bas ?
-Tu verras. »

Ils continuèrent leur périple dans les contrées gelées, incinerant les quelques troupes isolées du fléau qui leur barraient la route. Après une heure et demi de marche, ils firent une halte au beau milieu de la plaine.

« J'ai mal aux jambes, à force de marcher dans la neige.
-Si tu évitais de mettre des talons, aussi...
-J'ai pas de chaussures sans talon.
-Tu devrais penser à te faire une garde-robe pour les expéditions...
-Je suis déjà en tenue de combat.
-Y'a vraiment besoin d'un décolleté plongeant sur une tenue de combat ?
-C'est une robe que j'ai obtenu dans le coffre qu'on a dérobé à Malygos lui-même, je te rappelle.
-Ouais, enfin tu pourrais en choisir une plus chaude.
-Je n'ai pas de soucis avec le froid et j'ai de quoi le remplir, mon décolleté. Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?
-En attendant, on est obligés de faire une pause au beau milieu d'une région hostile parce que madame a mal aux jambes a cause de ses talons.
-Je te rappelle qu'on a perdu un quart d'heure parce que tu t'es fait emporté dans une bourrasque de vent.
-Pfeuh ! »

La démoniste était restée assise dans la neige depuis quelques minutes, déjà, occupée à se masser les chevilles. Elle n'aimait pas rester à découvert de la sorte, il faudrait repartir vite. Le vent glacial soufflait sa longue chevelure et sifflait dans ses oreilles. Elle n'entendait pas le sourd bruissement d'ailes qui résonnait à seulement une trentaine de mètres plus haut.

« Bon t'as fini ? C'est pas qu... »

Le diablotin se mit a remuer en agitant les bras, essayant d'indiquer le ciel, mais l'elfe ne le regardait pas.

« On va y aller, laisse moi deux minutes.
- WYYYYYYYYYRM !! »

Un rapide coup d'œil à son diablotin, puis au dessus d'elle. Une gigantesque wyrm de givre lui fonçait dessus, à peine a quelques mètres de portée. Rapidement, des ombres se formèrent autour des mains de la mage de sang, concentrant des énergies dans une Furie de l'ombre tout autour d'elle.

L'effet fut immédiat et l'assaillant fut désorienté une poignée de secondes par la déflagration. Profitant de cette fenêtre d'action, elle s'éloigna en se jetant à terre et en roulant sur le côté. Elle se redressa rapidement, les mains sur le sol puis concentra des énergies gangrenées. Aussitôt, un cercle de démoniaque apparu sur la glace.

La wyrm des glace reprit ses esprits puis se posa face à la démoniste, tandis que le diablotin envoyait des rafales de petites boules de feu. Mesurant chacun de ses pas, la sin'dorei incanta un sort qui fit s'embraser la wyrm, suivi d'une malédiction. Folle furieuse, cette dernière fonça en avant, donnant un coup de sa patte squelettique. L'elfe encaissa le coup, soutenue par une armure magique gangrenée, puis termina d'incanter son sort.

Une rafales de flammes dévala le sol se dirigeant vers le draconide et le heurta, le brûlant grièvement. Elle se détourna légèrement pour encaisser le sort puis répliqua d'un revers de la queue, repoussant ses deux adversaires au loin, comme de vulgaires fétus de paille. Elle poussa un hurlement sinistre puis chargea la démoniste encore sonnée.

Sa gigantesque mâchoire grande ouverte, la créature non morte sur rua pour essayer de la broyer. Mais sa mâchoire se claqua en se refermant sans rien dedans : un petit tas de cendres verdâtres avait pris la place de l'elfe et commençait déjà à disparaitre. Surprise, elle resta stupéfaite quelques instant, recherchant sa cible du regard.

L'elfe se trouvait à sa position initiale, les pieds dans le cercle démoniaque qu'elle avait posé, et embrasa les flammes qui immolaient la créature dans une conflagration. Elle prit ensuite une gestuelle d'incantation tandis que des flammes gangrénées enveloppèrent ses mains. Un sourire se dessina sur son visage, provoqué par l'euphorie de la canalisation des arcanes gangrenées.

Le draconide tenta de se retourner pour faire face à son adversaire, malgré l'explosion de flammes qui l'avaient hébétée. Elle n'eut le temps que de voir le projectile magique se diriger vers elle dans un sifflement sinistre.

Un hurlement, puis le silence. Le vent qui recommence à souffler.

« Tu crois qu'elle a son compte ? »

Pas de réponse. La démoniste restait immobile, les cheveux au vent, les muscles comme crispés.

« Hey, je te cause, pimbêche ! »

Elle tomba a genou, se tenant la côte. Une gerbe de sang vint souiller le sol neigeux.

« Rhalala ! »

Elle essuya la trace au coin de sa lèvre avec une étoffe puis recouvra la tache rouge par de la neige.

« Ça va aller, j'en ai vu d'autres
-Fais quand même gaffe, ta gangrarmure ne te sauvera pas tout le temps
-Je sais. Mais elle me soignera. Ça ne prendra qu'une heure.
-On devrait éviter d'rester là
-Quel esprit de perspicacité...
-Compte pas sur moi pour t'porter ! »

Les deux se regardèrent, amusés puis reprirent leur route vers la montagne, dévalant les vastes étendues glacières du Northrend.

Cela faisait maintenant plusieurs heures que la démoniste et son familier marchaient, et le vent commençait à se lever, déversant d'abondants flocons sur leur visage. Des stalactites commençaient à se former sur les oreilles de la sin'dorei. Ses lèvres avaient pris une teinte violacée, trahissant le froid dévorant que même la magie ne parvenait à combattre. Le diablotin, caché dans les plis de la robe de sa maitresse semblait nettement moins gêné.

« Dis, pimbêche, faudrait peu être se trouver un coin ou se mettre à l'abri, le vent a l'air de se lever.
- T-tu c-crois que j-je n'ai p-pas remarqué ?
- Bah écoutes, la wyrm t'as blessée, et t'as l'air un peu fatiguée, là.
- C-cette soif...
- Rhooo, mais tu penses jamais à aut'chose qu'ton mana ?! Dans l'genre droguée, toi...
- ...
- Bah, la montagne est juste là, on pourra s'abriter dans la caverne là-bas. »

Tous deux continuèrent en direction des montagnes, puis pénètrèrent dans la caverne. Puis ils s'enfoncèrent dans l'obscurité jusqu'ç ce qu'ils soient assez éloignés de l'entrée pour ne plus sentir le vent glacial s'engouffrer.

La démoniste se frictionna quelques instants pour se réchauffer puis chercha dans son petit sac une fiole au contenu bleuté. Elle la débouchonna pour la porta à ses lèvres, avant de soupirer.

« Par le Néant !
- Tes lèvres sont gercées ?
- Non la potion de mana a gelé... »

Le diablotin éclata de rire puis répondit :

« Ça te fera pas de mal de mettre un peu le frein la dessus !
- Dégivre-la.
- J'suis pas ton gangrechien ! »

Elle le toisa un bref instant, la Soif faisant briller le regard meurtrier qu'elle lui lança d'un vert éclatant.

« T'es vraiment pas fichue d'le faire toi-même ?
- Si tu veux que je prenne le risque de faire une connexion dans cet état... La moindre bestiole qui habite ici n'aurait aucun mal à m'achever. Tu tiens a perdre ta maitresse ?
- C'est bon, c'est bon. j'ai pas envie de retourner servir de passe-temps pour les érédars encore 3 ans.
- Le "Grand Ruptai"... »

Elle esquissa un sourire narquois à son diablotin. Visiblement, ce dernier n'aimait pas beaucoup la façon dont le traitait les autres démons, et ce n'est pas pour rien qu'autant de diablotins répondent aux appels des démonistes de bas niveau.

« J'leur montrerai un jour !
- Un jour, en attendant, dégivres cette fiole de mana.
- Ouais, ouais, ça vient... »

Le diablotin pris la fiole puis concentra l'energie d'un eclair de feu pour la réchauffer.

« Si tu la fais éclater, te tête subira le même sort.
- Mais non t'en fais pas, je gère ! »

Après quelques minutes, le diablotin cessa puis remit la fiole à sa maitresse.

« Merci.
- C'est ça, vraiment pas d'quoi... »

Elle se saisit de la fiole et en vida le contenu d'une traite, reprenant rapidement des couleurs. Son regard se porta ensuite vers la pénombre de la caverne, distinguant diverses plantes.

« Vas recuperer les fleurs-de-liche, là-bas, ça permettra de faire un feu.
- T'as encore froid ?
- Non mais j'ai besoin de lumière.
- Et où tu vois des plantes toi ? Il fait tout noir !
- A environ 25 pas, là-bas. »

Agacé, le diablotin s'exécuta malgré tout et se dirigea vers les plantes qui poussaient dans un recoin de la caverne. Il les arracha puis revint vers sa maitresse.

« Voilà, la dame est servie !
- Avec le sourire, ce sera mieux.
- N'en demandes pas trop, pimbêche... »

Elle ricana quelques instants puis disposa les différentes plantes en tas, avant de les faire s'embraser d'une incantation. Une fois que la lumière commença à envahir la caverne, elle sorti un petit miroir de son sac et s'ébouriffa ses cheveux gelés, sous le regard consterné de son diablotin.

« Tu as vraiment rien de mieux à faire que de t'occuper de tes cheveux ?
- Ils vont être minables, si je ne fais rien.
- ...
- Tu as quelque chose de mieux a me proposer en attendant que cette tempête se calme ?
- Explorer la caverne voir s'il n'y a aucune bestiole dedans ?
- Si elles viennent, on s'en débarrassera, mais si je peux éviter de me salir les mains pour rien... »

Un léger silence s'installa, puis le diablotin reprit :

« Comment t'en est arrivé là ?
- Plait-il ?
- Comment une fille aussi superficielle a pu en arriver à jouer avec les démons ? »

Ils ricanèrent tous les deux.

« Allons, tu sais bien que j'aime jouer avec les apparences.
- Ouais, m'enfin dans tes gestes, y'a pas qu'du côté manipulatrice, tu vas pas m'faire croire ça.
- Peut-être. Tout ceci est derrière moi, maintenant. J'imagine que j'ai conservé certains gestes.
- Et tu penses pas qu'tu pourrais m'en dire un peu plus, d'puis l'temps ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Bah rien.
- Donc voilà, il n'y a rien à en dire.
- C'est bon, c'est bon, j'ai compris... »

Un moment de silence passa, puis le diablotin reprit :

« Bon, tu te décides à me dire un peu ce que l'on fait ici ?
- Je veux simplement étudier l'influence des Sans-visages sur l'esprit.
- Et c'est pour ça que tu as déménagé toutes tes affaires de la grande tour ?
- Non, ça c'est parce que j'ai remis ma démission.
- Ah, ouais, la fois ou t'étais revenue en chialant ! »

Le diablotin éclata de rire, sous le regard exaspéré de sa maitresse.

« Je n'ai pas pleuré
- Mais bien sûr...
- Je t'assure.
- Nan mais tu cherches à te convaincre ou quoi ?
- ...
- J'sais pas c'qu'ils t'ont fait, mais en tout cas, 'faudrait que j'pense à les féliciter.
- Tu veux vraiment finir dans le Néant distordu, avoue.
- C'est bon, c'est bon, t'as pas pleuré, t'es contente ? En attendant, pourquoi t'as démissionné de ton poste ?
- Parce que je hais les gosses.
- Tu radotes, pimbêche. Y'a personne devant qui tu doivent faire bonne figure ici.
- Parce que je n'en pouvais plus. Plus le temps passe, moins je me sens à la hauteur de pouvoir gérer des personnes. Manipuler les gens est une chose, les guider en est une autre. Je pensais que l'on pouvait guider en manipulant, mais j'avais tort. Cela te va ?
- Et donc cette histoire avec les Sans-visages ?
- C'est un simple prétexte pour prendre un peu de recul.
- Sur quoi ?
- Tout. Le fléau, la magie, les gens...
- Marre de jouer la grande méchante ?
- Non. C'est surtout que j'ai l'impression que je ne joue plus la grande méchante. Je le deviens.
- Et ?
- C'est la 3ème fois que j'ai l'impression d'avoir beaucoup changé. De ne pas reconnaitre la personne que je vois dans le miroir.
- Avec toi, tout tourne autour d'un miroir...
- ...
- Ouais, ouais, je sais que tu soigne ton apparence... Pas la peine de me refaire la scène. M'enfin pimbêche, c'est pas tout de jouer les beautés empoisonnées, hein. Tu comptes faire quoi, après le Fléau ?
- Je...
- Tu ?
- Je n'en sais rien.
- Et donc maintenant que tu commences à voir le bout du tunnel sans rien y avoir derrière, ça t'fait peur.
- J'ai pas besoin de ton analyse, tu sais.
- Tu comptes rester dans ton ombre encore combien de temps ?
- Dans mon ombre ?
- Sois pas idiote, j'parle de c'que tu faisais avant qu'le Fléau vienne et qu'tu te décides enfin à t'intéresser à la magie
- Je vendais des potions dans un magasin. Alors, j'ai pas vraiment l'impression d'être dans l'ombre de ce que j'étais. La magie est devenue ma raison de vivre. L'instrument de ma vengeance.
- Quitte à te brûler ?
- J'ai toujours aimé jouer avec le feu.
- Et une fois ta vengeance faite, plus rien. S'tu veux, j'te donne mon avis.
- Je ne veux pas de ton avis.
- Comme tu veux, pimbêche.
- Bien, je pense que la tempête s'est calmée. Reprenons la route. »

Les deux compères sortirent de la caverne puis commencèrent leur ascension de la montagne, leurs traces de pas rapidement effacées par les petits flocons qui continuaient de tomber.

La démoniste et son petit compagnon escaladèrent péniblement les flancs rocheux de la montagne jusqu'à arriver dans un petit creux. Là se trouvait un régiment d'orcs visiblement déterminés, flanqués au garde-à-vous devant leur sergent. Non loin se trouvait une sorte d'appareil qui permettait à des infiltrateurs d'être parachutés dans les murs d'Ymirheim.

« Nous y voilà. Ce ne fut pas une partie de plaisir, mais bon, nous y sommes.
- Si tu m'écoutais et qu'tu prenais d'vraies chaussures, aussi...
- Tu t'arrêtes vraiment jamais de râler ?
- Tu peux parler... Et maintenant, que fait-on ?
- On va accompagner ces orcs pour atteindre Ymirheim.
- Mouais, ça d'vrait pas être trop compliqué, avec la machine volante.
- On y va à pieds.
- Hein t'es folle ? Ces gorges étroites sont parfaites pour les embuscades !
- Je préfère cent fois les embuscades à utiliser ce truc.
- Rhoooo, mais tu peux pas prendre sur toi un peu ?! T'as pas l'vertige pour aller à Dalaran, pourtant.
- Dalaran, on s'y téléporte, et a moins de s'approcher du bord, on peut oublier qu'elle vole.
- Ouais ouais... C'est quand même sacrément tâche de tomber sur une démoniste qui a le vertige.
- Epargnes-moi tes commentaires, tu veux ? »

L'elfe s'approcha du groupe d'orcs et échangea quelques mots avec le sergent. Ce dernier sembla assez sceptique en voyant la carrure chétive de la jeune femme mais hocha la tête en guise d'approbation. Après quelques minutes, le groupe se mit en mouvement et se dirigea vers un goulet d'étranglement.

C'est naturellement l'endroit idéal qu'avait choisi un groupe de vrykules pour tendre une embuscade. Cependant, les orcs étaient préparés et ripostèrent avec férocité. Les carreaux des arbalètes volaient dans les airs, completés par des flammes et boules de feu, tandis que les vrykules utilisaient leurs lances telles des javelots empoisonnés. Après quelques minutes, les cris étouffés cessèrent, et les orcs continuèrent leur perilleuse ascension en enjambant les cadavres au pas de course.

Néadhora, bien moins vaillante pour les exercices physiques tels que la course à pieds dans la neige avec des talons était naturellement en arrière du reste de la section. Lorsque les orcs disparurent derrière les rochers, elle stoppa net en entendant de nouveaux cris. Lorsque le calme revint, elle se cacha derrière un petit rocher, pour observer les vrykules brandir victorieusement la tête du sergent au bout d'une pique. Son diablotin lui parla à voix basse.

« Qu'est-ce qu'il s'passe, j'vois rien d'ici !
- Chut. Les orcs se sont fait tués, on dirait.
- C'est malin, t'aurais pu les aider.
- Bah ils me seront plus utiles morts que vivant, de toute façon.
- Hein ? Qu'est-ce qu'tu racontes ?
- Regardes, ils vont planter la tête au bout de la pique sur le chemin en guise d'avertissement. Dès qu'ils seront passés, on se faufilera jusqu'à Ymirheim.
- C'est bien d'voir l'interêt qu'tu portes à tes alliés.
- Tais toi, ils arrivent. »

L'elfe de sang se baissa puis attendit quelques minutes que les bruits de pas s'éloignent vers le bas de la montagne avant de se faufiler le plus discrètement qu'il est possible pour une elfe à la chevelure rousse dans de la neige blanche vers la ville fortifiée vrykule. Elle élimina sans mal les gardes qui étaient assoupis à leur poste puis se glissa jusqu'aux mines de saronite de la ville.

«JE VAIS MANGER VOTRE CŒUR ! »

Le vrykule se rua en direction de l'elfe, toute arme dehors. Cette dernière se retourna subitement en entendant le cri perçant et envoya une boule d'énergie verdâtre en guise de défense.

A l'instant même où elle le frappa, l'esprit du vrykule fut immédiatement emplis de visions d'horreurs. Qu'est-ce qui aurait bien pu être l'horreur pour un vrykule, mieux valait ne pas l'imaginer, mais la conséquence fut qu'il se recroquevilla de terreur pendant un bref instant. Suffisamment néanmoins pour permettre à la démoniste d'incanter un sort de peur et d'attaquer à nouveau son adversaire là ou il était le plus faible : dans sa tête.

La suite du combat fut brève. Après l'avoir corrompu, incinéré et maudit sur plusieurs générations, comme toute démoniste consciencieuse, elle lui avait finalement arraché un fragment de son âme et l'avait cristallisé.

«Tu réalises que s'il avait pas gueulé comme un crétin, tu aurais une lance plantée dans le dos ?
- Oui.
- Ça n'a pas l'air de trop de préoccuper.
- Ne t'en fais pas, je m'occuperai de torturer son âme comme il se doit pour lui faire payer sa stupidité.
- En attendant, sans ça, il t'aurait tué.
- La dure loi de la vie. Les faibles sont éliminés par les forts.
- Et tu te ranges dans quelle catégorie ?
- Il n'y a pas que la force physique.
- C'est bon, nous refais pas ton discours foireux sur la manipulation et le faire d'se croire plus intelligente qu'ton prochain. 'Tain c'est pénible d'avoir une elfe démoniste. J'aurais mieux fait d'tomber sur une gnome, tiens.
- Avec des couettes roses et un sourire niais ? Et un petit rire aigu ?
- En même temps, t'as vu le tiens de rire ?
- Qu'est-ce qu'il a, mon rire ?
- Tu veux dire à part le fait qu'il est irritant ?
- Irritant ? »

Elle éclata de rire à la remarque. Effectivement, irritant est le mot juste.

« Ne te sens pas obligé de faire une illustration...
- T'as vraiment aucun goût.
- C'est ça... Bon c'est pas tout ça, mais ça fait 20 minutes que tu regardes à l'intérieur de cette foutue caverne. T'attends qu'un autre Vrykule se ramène dans ton dos et soit un peu plus subtile que le précédant ?
- T'as qu'à couvrir mes arrières, au moins tu serviras à quelque chose, pour une fois.
- J'vois pas pourquoi je me salirais les mains quand tu peux t'débrouiller seule.
- Normalement, c'est le maitre qui dit ça au démon.
- En l'occurence, c'est l'démon qui est l'maître.
- Ben voyons. Vas dire ça à tes copains érédars.
- Pfeuh ! »

Après quelques instants d'observation, l'elfe de sang pénétra dans la caverne à pas de loup.

« Ça ne sert vraiment à rien, on t'entend à 100 mètres à la ronde
- Mmh ?
- J'parle de tes talons.
- Tu fais une fixation là-dessus, où quoi ?
- Tu peux parler... »

Effectivement, le claquement du talon aiguille sur la roche n'était pas des plus discrets et il y a fort à parier que si la caverne ne retentissait pas de coups de pioches à tue-tête, elle aurait déjà été repérée dès son entrée.

« Bah du coup, t'as pas b'soin d'marcher comme une débile mentale comme ça, hein.
- Tes comparaisons, tu peux te les garder où je pense.
- Parce que tu penses, maint'nant ?
- Tu penses vraiment que c'est le moment pour lancer des provocations de bas étage ?
- Y'a des horaires spécifiques pour ça ?
- Des moments où on ne risque pas notre peau ?
- Y'a qu'la tienne, j'suis hors phase, moi.
- Froussard.
- Prudent.»

Le curieux couple continua d'avancer, dans une posture un peu plus naturelle que les pas de loups (même si la démarche de Néadhora peut difficilement être qualifiée de "naturelle").

« T'as vraiment besoin d'tortiller du cul comme ça ?
- ...
- Quoi, c'est vrai !
- Toutes les elfes marchent comme ça...
- C'est censé justifier quelque chose ?
- J'ai pas à me justifier devant toi.
- N'empêche que ça sert à rien.
- J'ai encore personne qui ne s'en est plaint, de ma démarche.
- Sans doute qu'ils préfèrent détourner l'regard, vu ton gros cul.
- Tu veux vraiment finir dans le Néant, avoue.
- Ça changera rien à ton cul.
- Mais ça soulagera un peu mes oreilles.
- Tu parles.
- En même temps, vu ta taille, même un gnome te paraitrait gros.
- Pas pire qu'les nains...
- En parlant de nain... »

Tous deux s'arrêtèrent derrière un esclave nain, affublé d'une pioche et qui n'avait visiblement pas pris de bain depuis longtemps. Ce dernier continua de creuser sans même accorder un regard aux deux visiteurs.

« Bon sang ce qu'il fouette, celui là ! Ça sent d'ici...
- Maintenant tu comprends c'qu'endurent les gens à côté d'toi avec ton parfum.
- Mon parfum ne sent pas la transpiration et la crasse.
- Mais t'en mets quand même 3 tonnes.
- N'importe quoi...
- Pis à choisir ent'la crasse et la fleur de feu, hein, y'a qu'un pas.
- T'as définitivement aucun goût.
- Ou alors c'est toi qu'a trop d'compétences dans l'mauvais goût.
- Bon... Je propose qu'on s'arrête là et qu'on voit ce que ce nain peut nous apprendre.
- Tu parles encore l'commun, toi ?
- Bof. Vas savoir comment j'ai pu l'oublier aussi vite.
- Normal t'es une elfe.
- Et ?
- Capacité limitée en espace mémoire.
- ... »

Excédée, la démoniste finit par envoyer valser son diablotin une dizaine de mètres d'un grand coup de pied

« Grognasse !
- La ferme. »

Après une série d'insultes en bonne et due forme, le silence revient et l'elfe s'approcha du nain. Elle réflechit un instant et prononça "Faergas", le mot qui, dans ses souvenirs, servait de salutations chez les humains. Le nain se retourna subitement, la regarda quelques secondes avant de regarder tout autour de lui. Il s'arrêta un instant, comme écoutant une voix invisible puis barragouina quelque chose d'incompréhensible en commun. L'instant d'après, il se rua vers un boyau de la caverne, escalada la roche jusqu'à atteindre une sorte de précipice et sauta en criant d'autres paroles en commun, sous le regard atérré de la démoniste.

« Mais... Il est taré ?!
- T'as insulté son honneur ?
- Non... Enfin... Je crois pas.
- T'es sûr que ça veut pas dire "sobre" le truc que t'as dit ?
- Oui, certaine.
- Nan j'propose, hein.
- Il a sauté dans ce fossé... C'est profond d'après toi ?
- Aucune idée. »

Les deux compagnons s'approchèrent du rebord de la fosse, perplexes.

« Je ne vois rien.
- Moi non plus.
- C'est profond ?
- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache, je t'ai dit que je ne voyais rien.
- Bah t'as qu'a j'ter une pierre, et tu comptes.
- Je compte ?
- Le temps qu'elle met pour descendre.
- C'est une bonne idée, oui.
- Ça change des tiennes.
- Commences pas, ou c'est toi qui va servir de pierre.»

Elle ramassa un caillou, puis le lança en direction de la crevasse. Un long silence passa, avant d'entendre un "ploc" au bout d'une quinzaine de secondes.

« Ça a l'air profond quand même...
- Ça prouve que ce nain était complètement taré.
- Ou qu't'as insulté sa famille.
- Oui, c'est bon, ça va, hein. »

Les deux compères se regardèrent en haussant les épaules puis reprirent leur exploration dans la mine. Après quelques mètres, ils tombèrent nez-à-nez avec l'un des contre-maitres de la mine. Une val'kyr qui commença aussitôt à incanter un sort d'ombre qui s'ecrasa sur le Gardien de l'ombre de la démoniste. La riposte fut brève : une furie de l'ombre suivit d'un trait du chaos.

« Ouais, on l'a eue !
- "On" ? Qui "on" ? T'as encore rien fait, froussard !
- Mais si, je t'ai soutenu avec notre pacte de sang.
- Tu parles d'une aide... »

Le regard de l'elfe se porta vers un humain, dont le dos semblait lacéré de coups de fouet et qui devait sans doute être le souffre-douleur de la Val'kyr morte juste à quelques pas. Pourtant, il continuait inlassablement de creuser à coups de pioche.

« Elle a du le traumatiser au point ou il ose même plus s'arrêter, lui...
- Ou alors il est juste con.
- Ou alors il y en a d'autres comme elle qui patrouillent.
- J'préfère ma première hyppothèse.
- Sauf que si y'en a d'autres qui patrouillent, ça veut dire que tu devrait couvrir mes arrières.
- Même un Ellek ne pourrait pas.
- Mmh ?
- Couvrir tes arrières.
- Je ne vois vraiment pas le rapport.
- Laisse tomber. T'es trop elfe pour comprendre.
- Tu commence à me lasser avec tes remarques sur mon anatomie.
- Y'a qu'la vérité qui blesse.
- T'as une drôle d'interpretation de la "vérité".
- J'suis un démon. Juste pour rappel.
- Tu fais bien de le préciser, parce que des fois, on se demande.
- Y'a qu'les débiles qui s'posent des questions connes.
- C'est surtout qu'on s'attend à une créature balèze quand on parle d'un démon.
- C'est l'cas.
- Question de point de vue.
- Comme ton cul.
- Tu fais une fixation dessus aussi, ou quoi ?
- Y'a pas grand chose à fixer.
- Faudrait savoir. C'est pas toi qui disait qu'un Ellek etait pas assez gros pour le couvrir ?
- C'est pas pareil.
- Bien sûr... »

Néadhora leva les yeux au ciel quelques instants avant de reporter son attention à nouveau vers l'humain qui semblait les ignorer complètement.

« Bon. On l'interroge ?
- Avec un peu d'chance il va s'suicider lui aussi.
- Mouais. Les morts, c'est difficile à interroger.
- Ça dépend.
- Moui, c'est vrai que peu de gens restent morts par les temps qui courent.
- D'la faute au blondinet, tout ça.
- Bon j'y vais. »

Elle s'approcha lentement de l'homme et lui tappota l'épaule.

« Faergas »

Une lueur de folie s'alluma dans les yeux de l'hommme et il se retourna brusquement en frappant l'elfe sur le côté de la tête à l'aide du plat de sa pioche. Complètement surprise, cette dernière n'avait pas vu venir le coup, ni la suite d'ailleurs. Elle tomba à la renverse, inconsciente. Le mineur porta son attention sur le petit diablotin, son regard toujours empli de folie frénétique. Il se rua sur lui à une vitesse stupéfiante avant de passer au travers et de tomber dans la crevasse juste derrière.

« Il a pas vu qu'j'suis hors phase, ce con... »

Le diablotin, fier de son exploit s'approcha de sa "maitresse" inconsciente.

« Ça va pas êt'joli quand elle va s'reveiller... Elle a d'jà sale caractère à la base... »

Il s'asseya à côté, réfléchissant à la situation.

« Quoique... Après tout. C'moi qui l'ai sauvée ! C'est vrai, ça ! Elle va p't être me récompenser... Quoique... La connaissant, ce s'rait l'contraire. P'tain... »

Après plusieurs dizaines de minutes, la démoniste finit par reprendre conscience, observant autour d'elle, toujours sonnée. Elle se redressa en pestant après son mal de tête puis jeta un regard interrogatif à son Diablotin.

« Quoi ?
- Que s'est-il passé ? J'ai l'impression de mettre fait pietinée par un kodo en rut...
- S'il avait été en rut, il se s'rait pas contenté de te piétiner...
- C'était une image...
- Une image pourrie.
- Réponds à ma question.
- Bah le type t'a foutu un coup pioche dans la tronche. J'aurais pensé qu'avec ta tignasse, ça amortissait les chocs.
- ...
- T'auras qu'à mettre un casque, la prochaine fois.
- J'ai les cheveux minables quand je le retire si j'en mets... Et puis bon, des casques en tissus, hein, niveau protection...
- T'as qu'à mettre un truc en plaque.
- J'ai l'air d'une guerrière ?
- T'as surtout l'air conne de t'être fait assomée par un mineur énervé.
- N'en rajoute pas. D'ailleurs, où est-il ?
- J'm'en suis chargé, qu'est-ce 'tu crois ? »

L'elfe toisa le diablotin sans dire mot pendant plusieurs secondes, l'air sceptique.

« Mais bien sûr...
- J't'assure.
- Je n'y crois pas une seule seconde. Tu es trop trouillard pour attaquer quelqu'un seul.
- J'ai pas dit que je l'ai attaqué.
- C'est à dire ?
- Je l'ai attiré dans un piège.
- Un piège ? »

Le diablotin désigna le précipice du doigt pendant que sa maitresse continuait de se masser la tempe.

« Je comprends mieux.
- N'empêche que je t'ai sauvée.
- C'est déjà suffisamment humiliant comme ça, n'en rajoute pas, s'il te plait.
- Qui sait ce qu'il aurait pu tenter si j'avais pas été là.
- Ça suffit. »

La voix habituellement neutre de Néadhora semblait subitement chargée de colère et de rancoeur. Le diablotin considéra qu'il valait mieux ne pas continuer.

« Bon c'pas tout, mais 'faudrait p't être continuer, non ?
- Laisse moi récupérer quelques minutes.
- Rhooo, mais ça fait une demi-heure que t'es dans les vappes, t'as toujours pas récupéré ?
- Non.
- Bah faudra bien. Pendant ton p'tit sommeil j'suis allé faire un peu d'exploration.
- Donc tu m'as laissée à la merci de la moindre patrouille ?
- J'prefere dire que j'ai fait d'la prévention pour repérer les patrouilles.
- Mouais.
- T'veux bien t'la fermer et m'laisser t'dire c'que j'ai découvert ?
- Viens-en aux faits.
- S'tu veux. J'ai trouvé un sans-visage. 'Fin j'crois. Un gros truc moche enchainé au fond d'la caverne.
- C'est évident qu'il était dans le coin.
- Comment ça ?
- Depuis que je suis entrée dans cette caverne, j'ai l'impression d'entendre des murmures, à peine audibles.
- Et ?
- Et c'est un de leurs pouvoirs, à ce que j'en sais. Un peu comme C'thun.
- Bah au moins, maint'nant, tu sais où il est.
- Sauf que j'ai jamais eu besoin de savoir où il était.
- Bah s'pas pour ça qu'on est là ?
- Je pense que j'ai la réponse à mes questions en voyant les réactions des mineurs.
- Tu crois qu'c'est c'truc qui les a rendu tarés ?
- C'est même certain.
- Et donc, c'est tout, on a fait tout c'chemin pour voir un taré sauter dans l'vide et un autre t'refaire ton joli minois à coup de pioche ?
- C'est grossièrement résumé, mais ça répond à mes questions.
- C'est naze.
- Je ne t'ai pas demandé ton avis.
- Donc on rentre ?
- Il vaut mieux éviter de trop rester ici, avant d'avoir des pulsions suicidaires nous aussi.
- Genre... »

Le curieux couple repris finalement sa route en direction de la sortie.

« Dis, t'as dit qu'y t'murmurait des trucs tout à l'heure, nan ?
- Oui, pourquoi ? Pas toi ?
- Nan pas moi.
- Je suppose qu'il ne cherche pas à influencer les démons. Ou alors qu'il juge que tu n'as pas assez de santé mentale pour que ce soit nécéssaire d'intervenir.
- Et il te murmure quoi ?
- Que tu n'es pas réellement mon ami. Et que tu m'abandonneras aussi.
- P'tain, il doit êt'devin.
- N'est-ce pas.
- Et ça rend réellement des gens fous d'se dire ça ?
- Il faut croire.
- 'Sont cons. »

L'elfe haussa les épaules en guise de réponse tandis que les deux compères quittaient la caverne.


------------------------
Vala, c'est fini. Si vous voulez commenter, allez y

J'adore, c'était passionnant !

On voit bien chaque personnage se dégager de l'histoire, les dialogues contiennent ce qu'il faut d'information pour en apprendre plus sur les personnages sans être rébarbatif. On suit le déroulement de l'histoire avec intérêt. C'est le premier récit que je lis, si les autres sont pareils, je sens que je vais passer de bons moments